coup de monde[1]. Cette épreuve indirecte aurait dû faire pressentir tout l’effet qu’on pouvait attendre des projectiles creux, lorsqu’ils agiraient par explosion dans des matières même d’une grande ténacité ; mais les bombes, dont Maltus introduisit alors l’usage en France, étaient à peine connues, et les obus ne le furent que plus d’un demi-siècle après, en 1693, à la bataille de Nervinde.
Dès que l’usage des bombes fut accrédité, on dut chercher à en varier l’emploi.
Pendant le siége de Philisbourg, en 1688, le marquis de la Frézelière, lieutenant-général commandant l’artillerie, officier très-estimé dans son temps, et Vauban, qu’il suffit de nommer, imaginèrent de tirer des bombes avec le canoh ; mais ni le but, ni le résultat de cet essai ne nous ont été transmis.
Vers le milieu du siècle dernier, M. Leduc, maréchal-de-camp, fit d’abord à Strasbourg et puis à la Fère des essais du même genre, sur lesquels il ne reste non plus aucun renseignement.
Des expériences analogues ayant été entreprises à l’école d’Auxonne, en 1784, et répétées avec plus de soin au mois d’août 1786, on trouva que le tir des bombes de pouces lancées sous l’angle de fournissait d’assez bonnes portées pour qu’il pût être employé dans la défense des places. On remarqua en outre que la bombe attachée extérieurement à la bouche de la pièce, n’éprouvant point de battement, son tir était d’une grande justesse.
- ↑ L’Art de jeter des bombes, par M. Blondel, p. 5-6.