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sur la double réfraction.

mière s’étendra beaucoup plus loin que celle qui résultera de la seconde, pendant la même oscillation de la particule éclairante dont les vibrations agitent l’éther ; ainsi, lors même que les petits mouvements des molécules de ce fluide s’exécuteraient de manière que leurs forces vives se partageassent également entre les deux modes de vibration, les forces vives comprises dans l’onde condensante ou dilatante se trouvant distribuées sur une bien plus grande étendue du fluide que celles de l’autre onde, les oscillations parallèles aux rayons auraient bien moins d’amplitude que les oscillations perpendiculaires, et par conséquent ne pourraient imprimer au nerf optique que des vibrations beaucoup plus petites ; car l’amplitude de ses vibrations ne peut pas excéder celle des vibrations de l’éther qui le baigne. Or, il est naturel de supposer que l’intensité de la sensation dépend de l’amplitude des vibrations du nerf optique, et qu’ainsi la sensation de lumière résultant des vibrations normales aux ondes serait sensiblement nulle relativement à celle qui serait produite par les vibrations parallèles à leur surface.

D’ailleurs on peut concevoir que pendant l’oscillation de la molécule éclairante, l’équilibre de tension se rétablisse si promptement entre la partie de l’éther dont elle se rapproche et celle dont elle s’éloigne, qu’il n’y ait jamais ni condensation ni dilatation sensible, et que le déplacement des molécules éthérées qui l’environnent se réduise à un mouvement circulaire oscillatoire qui les porte sur la surface sphérique de l’onde, du point dont la molécule éclairante se rapproche vers celui dont elle s’éloigne.

Je crois avoir suffisamment démontré qu’il n’y a point d’absurdité mécanique dans la définition des vibrations lumineuses que les propriétés des rayons polarisés m’ont forcé