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que deux faisceaux de lumière polarisés suivant des plans rectangulaires n’exercent plus l’un sur l’autre aucune influence, dans les mêmes circonstances où des rayons de lumière ordinaire présentent le phénomène des interférences ; tandis que dès que leurs plans de polarisation se rapprochent un peu, on voit reparaître les bandes obscures et brillantes résultant de la rencontre des deux faisceaux, lesquelles deviennent d’autant plus marquées que ces plans sont plus près de se confondre.

Cette expérience apprend que deux faisceaux polarisés suivant des plans rectangulaires donnent toujours par leur réunion la même intensité de lumière, quelle que soit la différence des chemins qu’ils ont parcourus à partir de leur source commune. Or, de ce fait il résulte nécessairement que, dans les deux faisceaux les vibrations des molécules éthérées s’exécutent perpendiculairement aux rayons et suivant des directions rectangulaires.

Pour le démontrer, je rappellerai d’abord que dans les oscillations rectilignes produites par un petit dérangement d’équilibre, la vitesse absolue de la particule vibrante est proportionnelle au sinus du temps compté de l’origine du mouvement, la durée d’une oscillation complète répondant à une circonférence entière. Si l’oscillation est curviligne, elle pourra toujours se décomposer en deux oscillations rectilignes perpendiculaires entre elles, auxquelles s’appliquera le même théorème.

Dans l’onde lumineuse produite par l’oscillation de la particule éclairante, les vitesses absolues qui animent les molécules de l’éther sont proportionnelles aux vitesses correspondantes de la particule éclairante, et par conséquent aussi au sinus du temps. D’ailleurs, l’espace parcouru par