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laquelle la dépendance mutuelle des molécules, ou l’élasticité, serait la même dans tous les sens. Si beaucoup de corps ne présentent pas les phénomènes qui doivent en résulter, cela tient sans. doute le plus souvent à ce que leurs groupes moléculaires, tournés dans divers sens, produisent des effets opposés qui se compensent.

Quant à l’hypothèse sur la nature des vibrations lumineuses, elle paraît au premier abord beaucoup plus difficile à admettre, parce qu’on ne voit pas aisément comment des vibrations transversales peuvent se propager indéfiniment dans un fluide. Néanmoins, si les faits qui fournissent déjà tant de probabilités pour le système des ondes et tant d’objections contre celui de l’émission, nous obligent à reconnaître ce caractère dans les vibrations lumineuses, il est plus sûr de nous en rapporter ici à l’expérience qu’aux notions malheureusement trop incomplètes que les calculs des géomètres nous ont données jusqu’à présent sur les vibrations des fluides élastiques.

Avant de montrer comment on peut concevoir la propagation de ces vibrations transversales dans un fluide élastique tel que celui qui transmet la lumière, je dois prouver que leur existence devient une conséquence nécessaire des faits dès qu’on admet le système des ondes.

Lorsque nous eûmes remarqué, M. Arago et moi, que les rayons polarisés à angle droit produisent toujours la même quantité de lumière par leur réunion, quelle que soit leur différence de marche, je pensai qu’on pouvait expliquer aisément cette loi particulière de l’interférence des rayons polarisés, en supposant que les vibrations lumineuses, au lieu de pousser les molécules éthérées parallèlement aux rayons, les faisaient osciller dans des directions perpendiculaires, et que