réfringents, que j’ai exposées dans les Annales de chimie et de physique, tom. XVII, pag. 179 et suivantes, m’avaient servi à expliquer en même temps les changements de la réfraction extraordinaire, et la vitesse constante du faisceau ordinaire dans les cristaux à un axe. Je m’aperçus bientôt que la raison que je me donnais de l’uniformité de la vitesse du rayon ordinaire dans les cristaux à un axe n’était pas applicable aux cristaux à deux axes ; et en suivant toujours les mêmes idées théoriques, je sentis que dans ceux-ci aucun des deux faisceaux ne devait être soumis aux lois de la réfraction ordinaire ; c’est aussi ce que je vérifiai par l’expérience, un mois après l’avoir annoncé à M. Arago : je ne lui présentai pas à la vérité ce résultat de mes réflexions comme une chose certaine, mais comme une conséquence si nécessaire de mes idées théoriques, que je serais obligé de les abandonner si l’expérience ne confirmait pas ce caractère singulier de la double réfraction des cristaux à deux axes.
La théorie ne m’annonçait pas d’une manière vague les variations de vitesse du rayon ordinaire : elle me donnait le moyen de déduire leur étendue des éléments de la double réfraction du cristal, c’est-à-dire de son degré d’énergie et de l’angle des deux axes. J’avais fait d’avance ce calcul pour la topaze limpide, d’après les données tirées des observations de M. Biot : l’expérience s’est accordée, d’une manière satisfaisante avec le calcul, ou du moins la différence que j’ai observée est assez petite pour être attribuée à quelque inexactitude dans les coupes du cristal ou la direction des rayons, et peut-être aussi à quelque légère différence de propriétés optiques entre ma topaze et celles de M. Biot.
Mais avant d’entrer dans le détail de ces expériences, je vais