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second mémoire

gation pourrait remonter de chacune des deux rivières où ce canal aboutit, dans son réservoir de partage. Ce réservoir se trouverait ainsi alimenté avec d’autant plus d’abondance que la navigation serait plus active ; résultat le plus utile que l’on puisse espérer d’obtenir.

(44) Entre tous les points du royaume sur lesquels des communications aussi avantageuses pourraient être ouvertes, j’indiquerai, par exemple, le plateau de Saint-Étienne, dans le département de la Loire. Un beau Mémoire de M. Beaunier, ingénieur en chef des mines[1], nous apprend que ce plateau fournit annuellement 300,000 tonneaux de houille, qui descendent, d’un côté dans le bassin de la Loire, de l’autre dans le bassin du Rhône ; or quelque chemin que suivent ces charbons, on conçoit que leur transport par eau sur un canal navigable établi d’après nos principes, pourrait non-seulement rendre nulle la dépense de son réservoir de partage, mais encore y faire remonter un certain volume d’eau provenant de ses biefs inférieurs.

Le Mémoire de M. Beaunier fournit les données fondamentales du projet de communication entre le Rhône et la Loire. Ces deux fleuves ne sont éloignés dans cette direction que d’environ 54 kilomètres ou de 10 lieues, sur lesquelles le canal de Givors à Rive-de-Gier, de 15 kilomètres de longueur, est déjà livré au commerce. Aussi l’idée de joindre

  1. Mémoire sur la topographie extérieure et souterraines du territoire houiller de Saint-Étienne, et de Rive-de-Gier, département de la Loire ; par M. Beaunier, ingénieur en chef au corps royal des mines, directeur de l’école des mineurs de Saint-Étienne. (Annales des Mines, tom. I, 1816.)