Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
second mémoire

pendre non-seulement de l’exhaussement de tous les biefs qui le précèdent vers le haut, mais il dépend encore du nombre de doubles passages qui auront eu lieu. Ainsi, l’expression d’un exhaussement quelconque se trouve d’autant plus compliquée que le bief auquel il se rapporte est séparé du réservoir de partage par un plus grand nombre de biefs, et qu’un plus grand nombre de bateaux les a déjà parcourus.

(35) Mais tout ceci suppose que les biefs ainsi exhaussés conservent le volume entier de l’eau qu’ils reçoivent, tandis qu’en effet celle qu’on peut y faire remonter n’est destinée qu’à réparer en tout ou en partie les pertes qu’ils éprouvent par les filtrations ou l’évaporation ; et comme le volume de ces pertes est variable, suivant la différente nature du sol où le canal est établi, et suivant la longueur de ses biefs, il s’ensuit qu’il faudrait faire varier, pour ainsi dire, l’exhaussement de chacun d’eux, d’après l’expérience qu’on aurait acquise du plus ou moins de perméabilité du terrain, ou d’après telles autres suppositions que l’on peut varier à l’infini.

(36) La plus simple comme la plus naturelle que l’on puisse faire entre toutes ces suppositions, est celle d’un terrain homogène dans lequel les chances de pertes d’eau seraient les mêmes sur toute la longueur du canal qu’on y établirait : or, il est évident que, pour réparer ces pertes, il est nécessaire que chaque double passage exhausse chaque bief d’une quantité égale, ou, ce qui revient au même, que le volume d’eau enlevé au bief inférieur se répartisse dans tous les autres proportionnellement à leurs longueurs respectives.

Nos formules appliquées à ce cas particulier apprennent qu’il s’établit alors entre la longueur d’un bief et la chute