ou par toute autre cause, le niveau resterait constant, quelle que fût l’activité de la navigation.
(23) On voit que, suivant l’étendue des biefs et la chute des écluses d’un canal navigable, les exhaussements de l’eau dans chaque bief, par le passage consécutif d’un certain nombre de bateaux, varient pour chacun de ces biefs ; de sorte qu’il pourrait arriver, si l’on n’avait point égard au rapport qui existe nécessairement entre l’étendue des biefs, la chute de leurs écluses, et l’exhaussement de leur niveau, que cet exhaussement fût très-considérable dans les uns et très-faible dans les autres, quoique ceux-ci exigeassent qu’on y introduisît un plus grand volume d’eau que dans ceux-là, pour réparer les pertes plus grandes qu’ils éprouveraient par l’effet de l’évaporation naturelle ou des filtrations à travers le sol.
(24) Si, par exemple, on suppose que le canal soit ouvert dans toute sa longueur sur un terrain homogène, les pertes occasionnées par les filtrations et l’évaporation dans un bief quelconque seront proportionnelles à l’étendue de ce bief ; il faudra donc introduire dans ce bief, pour en réparer les pertes, une quantité d’eau qui soit aussi proportionnelle à son étendue, c’est-à-dire, un prisme d’eau d’une hauteur constante, puisque nous supposons tous les biefs d’une largeur égale.
Cela posé, il est clair que les exhaussements produits par la descente du premier bateau devront être égaux entre eux ; on aura par conséquent, en faisant cet exhaussement commun