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second mémoire

pense d’eau, au passage d’une écluse, est positive négative, ou nulle, suivant que la chute de cette écluse est plus grande ou plus petite que la différence entre le tirant d’eau des bateaux qui la descendent, et celui des bateaux qui la montent, ou égale à cette différence ; d’où il est aisé de conclure, non-seulement que l’on peut rendre cette dépense aussi petite que l’on voudra ; mais encore qu’il est possible de remonter un certain volume d’eau d’un bief inférieur quelconque dans le bief supérieur contigu.

(2) À la vérité, la production de ce dernier effet exige cette condition : que le tirant d’eau des bateaux qui descendent soit plus fort que le tirant d’eau des bateaux qui remontent ; mais il suffit de considérer les matières diverses au transport desquelles les canaux doivent servir, et la situation tant des lieux d’où elles proviennent que de ceux où elles sont ordinairement consommées pour reconnaître que cette condition existe presque toujours.

Ainsi, la consommation d’eau des canaux de navigation éprouvera de grandes réductions ; et la difficulté d’en rassembler un volume considérable à leur point culminant ne sera plus un obstacle qui empêche de les entreprendre.

(3) Les conséquences de notre nouvelle théorie sont, comme on voit, extrêmement graves : et si pour en faire sentir toute l’importance, il nous était permis d’emprunter ici des expressions dont on s’est servi ailleurs comme d’objections contre elles, nous dirions : « qu’il ne s’agit de rien moins que de changer les règles du tracé des canaux, de proscrire les dimensions des écluses actuelles, et de prononcer que la pratique qu’on a suivie jusqu’à présent a fait perdre au