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éloge historique

monté d’une espèce de chapiteau pentagone creusé en dessus de cinq petites fentes, et sur ses côtés de cinq fossettes auxquelles répondent autant de petits corps noirs divisés et prolongés chacun en deux filaments jaunes et grenus, semblables à deux petites massues ou à deux petites spatules, et qui s’enfoncent dans les loges des écailles verticales qui leur correspondent. Le problème était de déterminer lesquels de ces organes compliqués sont les véritables anthères, et l’on y attachait d’autant plus d’importance que le système sexuel fondé sur les étamines et sur les pistils dominait alors exclusivement en botanique. Aussi y avait-il sur la question presque autant d’opinions que de botanistes célèbres. Linnæus prenait les écailles pour les étamines ; selon Adanson, les écailles n’étaient que les anthères, et les petits cornets étaient leurs filaments. Jacquin regardait les anthères comme placées dans l’intérieur des loges des écailles. Selon M. Desfontaines, les corpuscules noirs étaient les vraies anthères, et les fentes du pistil, vis-à-vis desquelles ils sont placés, faisaient l’office de stygmates. Ce fut au milieu de cette divergence dans les avis d’hommes de la première réputation que M. Richard ne craignit point de proposer aussi le sien. Il chercha à établir que le chapiteau est le stygmate ; que les corpuscules noirs qui y adhèrent en sont des parties ou des divisions ; que les loges du corps pentagone sont les anthères, et que c’est leur poussière agglutinée qui forme les petites masses des filets qui terminent les corpuscules noirs. Si les botanistes n’ont pas encore tous considéré ces déterminations comme démontrées, la plupart conviennent au moins que ce sont les plus vraisemblables de celles qui ont été proposées.