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partie physique.

trop grosses pour être saisies par la petite pince à trois branches que la sonde doit introduire, échapperont encore à cette méthode ; peut-être même quelque fragment que l’on n’aurait pas fait sortir deviendra-t-il le noyau d’un autre calcul ; mais ces exceptions peu nombreuses n’empêcheront pas la découverte de M. Civiale de porter du soulagement à une infinité de malheureux.

M. Proust, à l’occasion d’un énorme calcul du poids de 12 onces, extrait dernièrement à une femme par la taille latérale, s’est livré à des recherches qui lui ont suggéré des idées nouvelles sur l’une des causes qui peuvent amener cette terrible concrétion.

Les urines de cette malheureuse, s’écoulant par une fistule qui lui est encore restée, déposent une matière abondante et cristalline, qui enduit les parties voisines, et qui consiste principalement en phosphate de chaux et en urate d’ammoniaque ; soumises à l’examen, elles se sont trouvées spécifiquement beaucoup plus légères que celles d’une personne du même sexe et de même âge à l’état sain ; l’agitation les rend laiteuses ; leur odeur est ammoniacale, et elles donnent à la distillation beaucoup de carbonate d’ammoniaque ; les acides en séparent un mucilage animal très-abondant, produit par un catarrhe dont la vessie est affectée. Enfin, ce qui est bien notable, elles ne contiennent point d’urée, quoiqu’il y en ait d’ordinaire dans l’urine des femmes plus que dans celle des hommes. C’est à la présence de l’ammoniaque que M. Proust attribue cette disparition de l’urée pour former l’urate d’ammoniaque qui se précipite avec le phosphate de chaux ; d’où il conclut que rien n’est plus propre à occasioner le calcul que ce qui peut contribuer à introduire des