Dans un premier travail, M. Flourens a cherché à reconnaître quelle est celle de toutes ces parties dont la destruction affecte le plus intimement la faculté d’entendre.
Les pigeons lui ont offert des sujets commodes d’expériences, attendu que dans les oiseaux en général toute l’oreille osseuse n’est enveloppée que d’une cellulosité légère qui se laisse enlever aisément.
Il a donc détruit le méat auditif, le tympan, les premiers osselets, la caisse, sans que l’animal cessât d’entendre ; il a enlevé l’étrier, et l’ouïe s’est sensiblement affaiblie ; ne faisant que le soulever et lui laissant reprendre sa place, il a alternativement diminué et rétabli cette faculté ; enlevant les canaux semi-circulaires, il a observé des phénomènes bien plus singuliers : non-seulement l’animal a continué d’entendre, mais son ouïe est devenue douloureuse ; les moindres sons l’agitaient péniblement : et de plus, sa tête a pris un mouvement horizontal de droite à gauche, d’une violence remarquable, qui ne cessait que lors du repos absolu, mais qui recommençait aussitôt que l’animal voulait seulement faire quelques pas. La mise à nu du vestibule, la suppression même d’une partie de sa pulpe intérieure ne détruit pas entièrement l’ouïe ; et pour que ce sens soit anéanti, il faut que toute cette pulpe du vestibule et les expansions nerveuses qui s’y distribuent aient disparu ; mais alors aussi l’animal n’entend plus du tout, quand même tout le reste de son oreille serait demeuré intact.
L’auteur en conclut que la pulpe de l’intérieur du vestibule est le siége essentiel de l’audition, et il fait remarquer qu’en effet, d’après les observations de Scarpa et de M. Cuvier, c’est la seule partie qui subsiste dans les animaux in-