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partie physique.

dans un état étrange ; ses yeux semblaient sortir de l’orbite ; il penchait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; ses pates étaient roides, comme s’il avait voulu reculer.

M. Magendie cite une observation de M. Serre, qui prouve que les mêmes effets auraient lieu sur l’homme ; un individu, à la suite d’un excès de boisson, fut saisi d’un tournoiement sur lui-même qui dura pendant toute sa maladie et jusqu’à sa mort. On ne trouva à l’ouverture de son corps d’autre altération qu’une lésion assez étendue de l’un des pédoncules du cerveau.


M. Magendie ne s’est pas occupé seulement des parties centrales du système nerveux ; il a fait, sur les nerfs affectés à chaque sens, des expériences très-curieuses et très-nouvelles.

Jusqu’à présent on avait admis plutôt que démontré que les nerfs de la première paire, ceux qu’on nomme olfactifs, sont spécialement affectés à l’odorat.

M. Magendie, ayant voulu faire ce qui lui semblait presque une œuvre de surérogation, prouver par l’expérience la réalité d’une opinion que personne ne songeait à contester, coupa les nerfs olfactifs d’un jeune chien. Quelle fut sa surprise en examinant le lendemain cet animal, de le trouver sensible aux odeurs fortes qu’il lui présenta ! L’expérience répétée sur d’autres animaux donna des résultats pareils ; l’auteur conjectura que c’était aux nombreux rameaux de la cinquième paire qui se distribuent dans le nez qu’était due cette sensibilité ; il réussit, malgré la profondeur de leur position, à couper ces nerfs des deux côtés, sans accidents graves, à des chiens, à des chats, à des cochons d’Inde, et il fit disparaître ainsi toutes les marques de sentiment dans les narines. Les