M. Magendie a fait aussi plusieurs expériences sur les fonctions propres aux diverses parties du cerveau, et a communiqué à l’Académie l’une des plus singulières, qui correspond toutefois assez avec une de celles que M. Flourens a faites sur le cervelet, et lui sert en quelque sorte de complément. Quand on a coupé à un animal la grande commissure du cervelet, ou ce qu’on nomme communément pont de varole, au-dessus du passage de la cinquième paire de nerfs, l’animal perd immédiatement le pouvoir de se tenir sur ses quatre pates ; il tombe sur le côté où la lame nerveuse est coupée, et roule sur lui-même pendant des jours entiers, ne s’arrêtant que lorsqu’il rencontre un obstacle. L’harmonie du mouvement de ses yeux se perd également ; l’œil du côté lésé se dirige irrésistiblement vers le bas, et celui du côté opposé vers le haut. Un cochon d’Inde, ainsi traité, tourne jusqu’à soixante fois par minute.
Cette même rotation a lieu quand on coupe un des deux pédoncules du cervelet ; mais si on les coupe tous les deux, l’animal ne fait plus aucun mouvement ; c’est de l’équilibre de ces deux organes que dépend la possibilité du repos et même des mouvements réguliers de l’animal.
Des phénomènes analogues se sont présentés quand on a coupé le cervelet lui-même de bas en haut. Si on en laisse les trois quarts à gauche et le dernier quart à droite, l’animal roule à droite, et ses yeux se tournent comme il a été dit. Une section semblable, qui ne laisse qu’un quart à gauche, rétablit l’équilibre ; mais si, laissant un quart du cervelet intact à droite, on le coupe du côté gauche à son pédoncule, il tourne à gauche ; en un mot, il tourne du côté où on en laisse le moins. Une section verticale du cervelet mit l’animal