Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
clxxix
partie physique.

M. Flourens, obligé de faire tant et de si grandes plaies aux cerveaux des animaux pour arriver à résoudre des questions si importantes pour l’humanité, a eu l’occasion de faire de nombreuses observations sur la cicatrisation des plaies de cet organe et sur la régénération de ses téguments, ainsi que sur les phénomènes correspondants qu’offre l’animal dans ses facultés à mesure que ces reproductions avancent. Pour analyser ses observations faites jour par jour, il faudrait les copier, et les détails en seraient assez curieux pour cela si les bornes prescrites à notre travail le permettaient. En général, à la place de la partie enlevée, il se forme un caillot de sang et une croûte sous laquelle s’accumule de la lymphe. L’os s’exfolie ; sous l’os nécrosé et sous cette croûte se forme une peau qui finit par les faire tomber, et sous cette peau même se réforme un nouvel os ; mais cette nouvelle peau n’a point de véritable derme, de véritable corps muqueux, ni ce nouvel os ses deux lames et son diploé. La nouvelle peau naît des bords de l’ancienne, et a besoin pour se régénérer entièrement que la lymphe dans laquelle elle se produit soit maintenue en position, ou par la croûte qui se forme, ou par un autre moyen. La partie de cerveau enlevée en entier ne se reproduit pas, mais il se forme une cicatrice sur la partie mutilée. Une simple division se répare par la réunion des parties. La paroi supérieure d’un ventricule, quand on l’a emportée, se reproduit par une production des bords des parties restantes.

Enfin, comme nous l’avons dit en 1822, l’animal reprend petit à petit ses facultés à mesure que les parties se cicatrisent, à moins que les lésions n’aient été par trop considérables.