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partie physique.

impropre, puisque ses filets n’ont point de crochets ni rien qui puisse retenir les poissons à la manière des haims ou des hameçons. Néanmoins M. Bailly, jeune médecin, dont nous avons déjà rapporté des observations intéressantes sur l’anatomie du cerveau, n’ayant point d’occasion de vérifier le fait en lui-même, a voulu examiner au moins l’appareil que l’on croit y servir, et a décrit et dessiné avec soin les pièces osseuses qui le composent, les muscles qui les mettent en jeu, ainsi que les nerfs qui s’y distribuent. Outre les rayons, il y a trois pièces couchées sur le crâne en forme de crêtes basses et allongées sur lesquelles ces rayons s’articulent par des espèces d’anneaux, et qui sont à leur égard ce que les osselets appelés communément interépineux sont à l’égard des rayons des nageoires. Les muscles sont au nombre de 22, et leur disposition est aussi, en, grande partie, semblable à celle des muscles des rayons ordinaires dans les nageoires épineuses ; leur position seule est différente, parce qu’ils sont obligés de s’épanouir sur le crâne, au lieu de s’insérer entre les muscles de l’épine. Ce sont, en un mot, ainsi que M. Cuvier l’avait dit depuis long-temps, trois rayons jetés en avant sur le crâne, avec les interépineux qui les portent, au lieu d’être demeurés au-dessus de la partie antérieure de l’épine comme il arrive d’ordinaire.

À ce sujet, M. Geoffroy compare à cet appareil des baudroyes, celui de certains silures, où les parties supérieures des premiers interépineux, dilatées en disque plus ou moins large, se soudent à l’arrière du crâne et en prolongent ainsi le casque jusqu’à la nageoire dorsale ; les premiers rayons de cette dorsale s’articulent avec ces interépineux comme dans la baudroye, par un anneau que forme leur base, et qui n’est