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histoire de l’académie,

propre aux animaux ovipares. Il lui donne le nom de transverse. M. Geoffroy, ne pouvant concilier une pareille idée avec sa théorie, et cherchant à cet os un analogue, a pensé qu’il répond à ce que M. Serre nomme le segment palatin du maxillaire, pièce qui est vers le palais en-dedans des dents mâchelières ; ce segment palatin serait ainsi reculé vers la tempe des reptiles, et M. Geoffroy s’explique par-là comment ces animaux n’ont point de véritables mâchelières. En poursuivant ce nouvel ordre d’idées, et en comptant ainsi d’arrière en avant les pièces maxillaires, il est conduit à croire que ce qu’on a pris dans les rongeurs et dans quelques autres mammifères pour des intermaxillaires et des dents incisives n’en sont pas ; que les uns et les autres y avortent, et que leurs soi-disant incisives sont des canines.

Cet infatigable naturaliste ne s est point borné aux études exigées par sa théorie relativement au crocodile. Il a repris plusieurs des questions qu’elle fait naître touchant l’ostéologie des poissons. Nous avons déjà eu plus d’une occasion de dire que les os dont se compose l’opercule des branchies dans les poissons donnent surtout lieu à des divergences d’opinions très-prononcées, et dès 1818 nous avons rendu compte de celle de M. Geoffroy, que ce sont les analogues des osselets de l’ouïe, c’est-à-dire du marteau, de l’enclume et de l’étrier. Il l’a nouvellement défendue dans un premier mémoire contre deux anatomistes hollandais, MM. Vanderhœven et Bakker, qui n’avaient pas cru devoir l’adopter ; et dans un second contre M. Weber, qui avait cru trouver les analogues de ces osselets dans d’autres pièces que l’opercule, savoir, dans de petits os situés derrière le crâne de certains poissons tels que les cyprins, les silures et les loches. Dans