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histoire de l’académie,

chacune de quatre ; mais les deux extérieurs de la ligne antérieure s’écartent beaucoup sur le côté. Ses pates de devant et celles de derrière sont les plus longues. Sa place dans la méthode sera entre les dolomèdes et les éréses.


Plusieurs voyageurs racontent qu’il y a en Perse une punaise nommée miana, dont la piqûre tue les étrangers, et les étrangers seulement, mais ne fait point de mal aux gens du pays. M. Gotthelf de Fischer, savant naturaliste de Moscou, a voulu connaître les caractères d’un être auquel on attribue une propriété si étrange. Ce miana est plat et rouge comme les punaises de lit. Ce n’est pas vraiment une punaise, mais un insecte de la famille des tiques et du sous-genre nommé arcas par Herman, sous-genre dont nous avons en France une espèce qui vit sur les pigeons (l’acarus marginatus de Fabricius).

La tique des chiens, animal parasite si connu, est du sous-genre le plus voisin, celui des ixodes ; et quoique deux fois plus grosse que le miana, elle ne fait pas périr les animaux auxquels elle s’attache. Aussi M. de Fischer ne croit-il guère plus à la qualité mortelle de cet arcas de Perse, qu’à la différence ridicule du pouvoir qu’il exercerait sur les étrangers et sur les natifs.


Les anciens ont parlé d’un miel des pays voisins du Caucase, qui causait une espèce de délire à ceux qui en mangeaient, et Xénophon rapporte que cet accident arriva à plusieurs de ses soldats aux environs de Trébisonde. C’est en effet ce que Tournefort et Güldenstet ont reconnu vrai, du miel que les abeilles prennent sur les fleurs de l’azaléa