acheteurs. On l’enfouissait dans la terre, on le mettait dans du blé ; on l’enduisait de cire ; quelque séjour dans l’eau de mer le durcissait ; il se polissait par la main de l’homme. Ce citrum était l’arbre qui avait les plus grosses racines, il surpassait à cet égard le platane et le chêne ; malgré sa beauté, on lui aurait préféré l’érable s’il avait fourni des pièces aussi grandes. On en tirait de l’huile qui, ainsi que celle du cyprès, avait les mêmes vertus que celle du myrte. À ces détails, Pline ajoute que le citrus est le thuion d’Homère et de Théophraste, et cela est en effet très-vraisemblable, au moins pour ce dernier, selon lequel (l. V c. 5) le thuion, appelé aussi thuia, croît auprès du temple de Jupiter Ammon, et dans le territoire de Cyrène ; ressemble au cyprès, et surtout au cyprès sauvage par les branches, par les feuilles, par le tronc, et par le fruit ; a le bois incorruptible, et des racines très-crépues, dont on fait des meubles précieux.
M. Mongès croit aussi pouvoir rapporter au même arbre un passage de Pline, liv. V, chap. i, où il n’est pas fait mention de son nom, mais où il est dit : Qu’au rapport de Suétonius Paulinus, le pied de l’Atlas est couvert d’épaisses forêts d’un arbre inconnu, remarquable par l’élévation de son tronc luisant et sans nœuds, dont les feuilles ressemblent à celles du cyprès, d’une odeur forte, et couvert d’un duvet léger, dont, avec de l’art, on pourrait faire des vêtements comme on en fait du bombyx.
M. Mongès, après avoir fait une revue des différents arbres qui ont été considérés par divers botanistes comme le citrum ou le thuion des anciens, et n’en trouvant parmi ceux de l’Atlas aucun qui réponde, à son gré, à ce que Pline et Théophraste en ont dit, suppose que l’espèce en a été dé-