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histoire de l’académie,

la feuille a dans ses principales nervures un plus grand nombre de fibres, et l’on parvient à séparer les fibres nouvelles des anciennes qui étaient venues de l’étui médullaire ; elles forment une couche analogue à celle du bois ; on peut les suivre jusqu’à la tige, et elles s’y continuent jusqu’aux racines ; c’est de la réunion de toutes ces nouvelles fibres que se forme l’aubier ou la couche ligneuse la plus nouvelle, celle qui bientôt se durcira et deviendra une couche de bois.

Le bourgeon est, comme le pétiole, une émanation de l’étui médullaire ; il en reçoit une production qui se distribue aux nouvelles feuilles comme avait fait le premier étui.

Le bourgeon à fleur ne diffère pas essentiellement du bourgeon à feuilles ; car, ainsi qu’on le sait depuis long-temps et surtout par les expériences de Linnæus, toutes les parties de la fleur ne sont que des feuilles transformées par un développement précoce ; elles peuvent toutes se changer les unes dans les autres ou même devenir des feuilles, et un bourgeon à bois peut devenir un bouton à fleur ou réciproquement. Aussi M. Féburier fait-il remarquer que toutes ces parties, calice, corolle, étamines, pistils, ont leurs filets médullaires, leur couche fibreuse, leur épiderme ; et par là il combat cette autre opinion de Linnæus, que le calice vient de l’écorce, la corolle du liber, les étamines du bois, et le pistil de la moelle.

D’après ces considérations, l’auteur regarde l’étui médullaire comme l’organe principal des végétaux, et si par la pensée on dépouillait un grand arbre de son écorce et de ses couches ligneuses, il ne resterait que l’étui médullaire augmenté en diamètre et ramifié au point de représenter le