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partie physique.

son de l’abaissement des latitudes et du décroissement d’élévation au-dessus du sol, ce qui explique l’analogie de l’antique végétation et des races primitives de nos contrées avec celles des contrées équatoriales. M. de Férussac conclut de tous les faits qu’il a rapportés sur les espèces fossiles : 1o que l’analogie de station et de destination, c’est-à-dire des conditions d’existence et du rôle à remplir, fut, à toutes les époques et comme aujourd’hui, la loi générale de la distribution des espèces sur le globe ; 2o que les changements que la vie a éprouvés ont été graduels, qu’elle n’a point été renouvelée, que les races n’ont point été modifiées ; mais qu’à mesure que les conditions d’existence changeaient et qu’il s’en formait de nouvelles, de nouvelles espèces ont remplacé celles qui n’avaient plus de rôle à remplir, et cela jusqu’à l’époque où, pour chaque partie de la surface successivement, l’équilibre entre les causes influentes a été établi. M. de Férussac avait déjà proposé plusieurs de ces résultats, il y a quelques années, dans une suite de mémoires qu’il lut alors à l’Académie, et dont nous avons rendu compte ; il est à croire cependant qu’il n’étend pas ses conclusions au-delà des classes d’êtres organisés sur lesquelles ses observations ont porté, car il serait difficile d’en faire l’application aux quadrupèdes vivipares, dont les débris osseux offrent souvent sur les mêmes points des restes d’animaux semblables à ceux qui vivent dans le nord, pêle-mêle avec d’autres dont les analogues paraissent aujourd’hui confinés dans la zone torride.