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partie physique.

travail, dont il s’occupe, sur la géographie des mollusques, et surtout des coquillages, animaux qui, par leur organisation, offrent des faits plus concluants pour la détermination des lois qui ont présidé à la distribution de la vie sur le globe, qu’aucuns de ceux des autres classes.

Il résulte des faits les plus généraux de leur répartition, tels que M. de Férussac les énonce, qu’on peut reconnaître à la surface de la terre, des centres ou des bassins de productions, semblables, équivalentes, ou différentes suivant les lieux. L’animalisation lui paraît n’avoir dépendu pour les formes que de certaines conditions relatives à la nature du sol, à son plus ou moins d’élévation, à l’état de l’air et des eaux, de telle sorte que certains genres et même certaines espèces se reproduisaient à de grandes distances et jusque sur des continents opposés, d’après l’influence des localités et sans qu’on ait lieu de soupçonner qu’elles y soient arrivées par voie de diffusion, en partant d’un centre unique ou de plusieurs centres de production distincte. Ces résultats lui semblent prouver que la loi générale de la répartition des espèces repose sur l’analogie des stations, c’est-à-dire des circonstances influentes dans lesquelles les espèces semblables ou équivalentes sont appelées à remplir un rôle analogue ; ces deux termes, l’analogie de station et de destination, étant corrélatifs et dans une dépendance mutuelle.

L’examen de la répartition des espèces fossiles dans les différentes couches des diverses contrées fournit, selon M. de Férussac, des faits et des conclusions analogues touchant l’état ancien de la vie sur le globe, et conduit l’auteur à des hypothèses différentes à plusieurs égards de celles qui ont prévalu avant lui en géologie. Il admet trois grandes époques pour