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partie physique.

C’est principalement par l’étude scrupuleuse de la superposition et des rapports des terrains dans les cantons particuliers, que la géologie s’est perfectionnée dans ces derniers temps, et qu’elle peut espérer de procurer un caractère de démonstration à ses lois générales. L’exemple heureux donné par quelques recherches de ce genre est aujourd’hui apprécié et suivi dans toute l’Europe.

M. de Bonnard, ingénieur au corps royal des mines, a présenté à l’Académie un ouvrage qui contient l’examen le plus approfondi d’une contrée de la France très-remarquable par le contact presque immédiat où des calcaires d’une formation très-secondaire, les oolithes du Jura, s’y trouvent avec le granite, le plus ancien des terrains primitifs connus. Ce sont les environs d’Avalon en Bourgogne. À la surface des parties élevées se montre un calcaire compacte qui paraît être le même que celui qui sert à la lithographie. Au-dessous est l’oolithe-avec les coquilles qu’il contient d’ordinaire, et les marnes blanches qui l’accompagnent toujours ; puis un calcaire entièrement composé d’entroques ou tiges d’encrinites, que suivent des lits de calcaire marneux remplis d’ammonites et de l’espèce de gryphite nommée gryphcœa cymbium. À celui-là succède le vrai calcaire à gryphées, caractérisé par l’abondance du gryphœa cymbium. Il se trouve dans la même position en Angleterre, en Normandie, dans le midi de la France, en Allemagne et surtout dans la longue chaîne du Jura. Ici, comme partout, il repose sur un autre calcaire plus fin, plus gris, moins marneux, qui comprend le terrain nommé aux environs de Gœttingue Muschel-kalk et le calcaire alpin dit en Allemagne Zechstein. Jusqu’à cette profondeur l’analogie se soutient, et les bancs sont dans l’ordre