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histoire de l’académie,

intestins d’animaux qui en étaient morts depuis dix-huit et même quarante-huit heures ; mais les autres organes, le cerveau, la moelle épinière, le cœur, malgré l’odeur qu’ils répandaient, n’en offraient aucune trace.

On sait, en effet, que les corps empoisonnés par l’acide hydro-cyanique, surtout leur cerveau et leur moelle épinière, répandent une odeur d’amandes amères, et que cette odeur peut mettre sur la voie de ce genre d’empoisonnement. Mais ce premier indice ne suffit point, car M. Itard a observé que dans certaines maladies inflammatoires, il se développe une odeur semblable.

Il s’agira d’examiner si, dans ces circonstances, c’est de l’acide hydro-cyanique qui se produit par l’effet même de la maladie ; alors les moyens d’en reconnaître la présence, loin de servir la justice, ne pourraient que l’égarer en lui signalant le crime, lorsque la nature seule aurait agi.


Quand on traite par l’acide nitrique ou par l’alcohol les substances organiques où il entre de l’azote, ou même quand on les laisse dans la terre humide ou sous l’eau, on en obtient une matière grasse, et c’est une question assez importante de savoir si cette matière y préexistait, ou si elle est produite par les opérations auxquelles on les soumet.

M. Chevreul, que son grand travail sur les matières grasses, en général, conduisait naturellement à désirer une solution de cette question, a fait de nombreuses expériences dans l’espoir de se la procurer. En soumettant des parties égales de tendons d’un animal à l’action de l’alcohol, à celle de l’acide nitrique, ou à celle de l’acide hydro-chlorique, il en a obtenu des quantités égales d’une graisse semblable à celle de