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histoire de l’académie,

dans celui des chiens et des chevaux, dans les veines desquels on en avait injecté, et qui avaient survécu à l’opération ; en sorte que dans les cas où l’animal résiste à l’action du poison, la morphine se décompose ou est expulsée de quelque manière.

Pour mettre encore plus de précision dans ses procédés, et craignant que quelque matière animale, dont on n’aurait pu entièrement débarrasser la morphine, ne contribuât à la couleur orangée qu’y produit l’acide nitrique, il est parvenu à supprimer cette cause d’incertitude, en versant dans la solution aqueuse de l’extrait alcoholique de sous-acétate de plomb, qui précipite les matières animales, mais non l’acétate de morphine.

M. Dublanc, pharmacien, à Paris, a trouvé un procédé très-utile, pour reconnaître les plus faibles traces de morphine, quand c’est dans de l’eau pure que cet alcali ou quelqu’un de ses sels est en dissolution ; mais qui n’a pas le même avantage lorsqu’elle est mêlée à des matières animales, comme elle l’est toujours dans les intestins. Ce moyen est fondé sur l’indissolubilité de la combinaison que la morphine forme avec le tannin. Une dissolution d’acétate de morphine, qui en contient seulement un quinze-millième, est sensiblement troublée par l’infusion alcoholique de noix de galle saturée à froid. L’auteur croyait pouvoir distinguer les tannates de morphine de ceux des matières animales, parce que les premiers seraient plus solubles dans l’alcohol ; mais, à l’expérience, cette propriété ne s’est pas trouvée leur être aussi exclusivement propre qu’il le croyait ; en sorte que son moyen pourrait conduire à des erreurs funestes pour des accusés innocents.