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de m. breguet.

M. Breguet et son fils se sont imposé cette tâche difficile. La mort du premier a interrompu leur travail ; mais il était fort avancé. Ces manuscrits précieux subsistent ; les amis des sciences en désirent vivement la publication ; nous pouvons annoncer que leur attente ne tardera pas à être remplie.

Nous ajouterons, autant qu’il nous est permis d’en juger après une lecture attentive, que cet ouvrage mettra certainement le sceau à la réputation de M. Breguet. Les écrits déjà publiés, la vue même des objets, ne peuvent donner une juste idée de ses efforts, de ses succès, et des ressources inattendues d’un talent aussi extraordinaire.

Ses productions n’étaient pas seulement remarquables par des combinaisons heureuses et nouvelles, elles le furent aussi par l’extrême perfection de la main d’œuvre ; et l’on eut un exemple singulier de l’impression que causait la vue de ses ouvrages.

Un des plus excellents artistes dé l’Angleterre, le célèbre Arnold, fut frappé d’étonnement dès qu’il eut examiné une montre de Breguet, que le duc d’Orléans lui avait remise. Il forma aussitôt le dessein de se rendre à Paris. Il appela sa famille, et, pour ainsi dire, .sans détourner les yeux de l’objet de son admiration, il annonça qu’il partirait dans la nuit même. Reçu avec affection, il s’établit quelque temps auprès de M. Breguet, et l’art s’agrandit de leurs communications réciproques. C’est alors que M. Louis Breguet fils lui fut confié. Il passa plusieurs années à Londres, auprès de ce grand maître ; c’est là qu’il apprit à devenir le coopérateur et le continuateur de son père, en joignant l’étude de la mécanique rationnelle et de la physique aux préceptes et aux exemples des deux premiers artistes de l’Europe. De retour