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éloge historique

possible d’échapper lui-même aux dangers des dissensions civiles. Inquiet sur son sort, il se réfugia hors de France, et devint à son tour l’objet des sollicitudes et des bienfaits de l’amitié.

Lorsque les événements politiques qui se succédèrent rapidement, eurent apaisé les discordes funestes, M. Breguet revint à Paris avec sa famille. Ses établissements avaient été abandonnés et détruits ; le talent, l’ordre et la persévérance suppléèrent à tout. Il continua ses anciens travaux, et donna à ses entreprises plus de développement et des formes nouvelles. En Angleterre, en Russie, dans toute l’Allemagne, on rechercha avec empressement les productions sorties de ses ateliers ; elles acquirent un prix extraordinaire. Une foule d’artistes s’honorèrent d’être compris parmi ses élèves ; les suffrages unanimes le placèrent au rang des plus célèbres inventeurs.

On imita, on copia ses ouvrages, car il y a des plagiaires dans tous les états ; on fit même un faux usage de son nom, ce qui lui donna lieu d’inventer un procédé fort remarquable pour graver sur l’émail en caractères extrêmement petits. Tout devenait pour lui l’occasion d’une découverte.

Sa réputation se forma, pour ainsi dire, à son insu ; les produits de ses établissements l’ont seuls portée dans toute l’Europe. Il n’avait pris aucun soin de décrire et de publier ses inventions, mais il les communiquait facilement.

Les ouvrages de Montuclas et de Lalande, le traité de Ferdinand Berthoud, et principalement celui de M. Jurghensen, célèbre artiste danois, ont donné quelque connaissance de ses premières recherches ; mais l’intérêt des arts exigeait que des inventions aussi nombreuses fussent réunies et complètement décrites dans un seul ouvrage.