action causerait un trouble sensible. Or le balancier est sujet à prendre des situations très-différentes ; son poids n’agit pas toujours de la même manière. Une des inventions les plus ingénieuses de M. Breguet, est celle qui a pour but de prévenir ce genre d’inégalités : il a imaginé d’assujétir cet ensemble de pièces à un mouvement circulaire, qui, dans l’intervalle de chaque minute environ, renouvelle toutes les positions possibles. Les erreurs d’excentricité, les effets variables des frottements, toutes les inégalités qui dépendent de la situation, se compensent et disparaissent dans le résultat moyen.
C’est ainsi qu’en observant un très-grand nombre d’effets naturels du même ordre, on reconnaît que la multiplicité et la promiscuité des faits compensent toutes les variations fortuites.
Les arts ont leur principe et leurs modèles dans la nature, et cela est vrai surtout de la science qui a pour objet la division civile du temps. Les mouvements réguliers des corps célestes ont donné à l’esprit humain l’idée d’une durée uniforme. Selon l’expression du plus éloquent des philosophes, les astres sont les instruments du temps ; mais il n’appartient qu’à la science perfectionnée de reconnaître la constance de la nature dans ce spectacle de tant de phénomènes divers. Le cours apparent du soleil est assujetti à des inégalités très-sensibles. Ce n’est point le mouvement de cet astre, mais la révolution diurne du globe terrestre, qui peut régler les temps ; elle est le modèle immuable d’un mouvement uniforme. Ainsi l’horloge la plus parfaite, serait celle qui nous offrirait l’image précise de cette révolution ; mais ce modèle est inimitable, et nos arts ne pourront jamais atteindre à ce
