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Ces découvertes singulières excitèrent dans toutes les académies une vive attention. On contesta l’existence d’une chaleur rayonnante invisible, mêlée à la lumière du soleil. L’inventeur fut même exposé à des contradictions qui excédaient toutes les bornes de la critique littéraire. Ce grand physicien avait donné les explications néeessaires, il garda le silence. Ses expériences furent répétées en Angleterre, en Allemagne, en France, sous les yeux des plus habiles observateurs de l’Europe, et l’on reconnut généralement la vérité des résultats.

Il arriva même que la distinction des rayons colorés et de la chaleur invisible que le soleil transmet donna lieu de découvrir une autre propriété non moins remarquable de la lumière de cet astre. On observa l’intensité de l’action chimique des différents rayons, et l’on trouva que cette action subsiste encore comme celle de la chaleur dans un espace non éclairé, mais à l’extrémité opposée du spectre au-delà des rayons violets. Nous nobus bornons à citer cette expérience qui n’appartient pas à notre sujet ; il nous suffit d’ajouter qu’aucun physicien ne peut aujourd’hui révoquer en doute l’existence des rayons de chaleur invisibles mêlés à la lumière du soleil. C’est en cela principalement que consiste la découverte annoncée par Herschel. Il semblait qu’il fût dans sa destinée de découvrir et de rendre sensibles des êtres dont la connaissance avait échappé aux autres hommes pendant une longue suite de siècles.

Quoique notre système planétaire ait plus de douze cent millions de lieues d’étendue, on peut dire qu’il n’occupe qu’un point imperceptible dans les espaces célestes. C’est de là que les regards de l’homme et son génie ont pénétré dans