Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous offrent ce que l’homme a inventé jusqu’ici de plus parfait.

Nous rappellerons maintenant les vues et les expériences d’Herschel relatives à l’origine et aux propriétés physiques des rayons solaires. Il concluait d’une longue suite d’observations attentives, faites, avec des télesscopes puissants, que la lumière n’émane pas du corps même du soleil, mais des nuages brillants et phosphoriques qui naissent et se développent dans l’atmosphère de cet astre. Il pensa que cet immense océan de lumière est violemment agité dans toute sa profondeur, que lorsqu’il s’entr’ouvre nous apercevons ou la masse solide qui n’est point aussi lumineuse, ou ses cavités volcaniques, et que telle est l’origine de ces taches noires et variables qui se montrent sur le disque du soleil. Leur étendue est souvent beaucoup plus grande que la surface entière du globe terrestre ; elles disparaissent lorsque le calme se rétablit dans l’atmosphère solaire. On sait que ces taches, observées pour la première fois par Galilée, ont fait découvrir le mouvement du soleil autour de son axe et ont donné la mesure de ce mouvement qui s’accomplit en 25 jours et demi.

Les nouveaux progrès de l’optique viennent d’offrir un moyen très-inattendu de reconnaître s’il est vrai, comme le croit Herschel, que la lumière solaire ne sort pas d’une masse solide ou liquide incandescente. En effet, lorsqu’un tel corps élève à une très-haute température devient lumineux, les rayons qu’il envoie dans toutes les directions ne proviennent pas seulement de l’extrême superficie, ils sont émis comme ceux de la chaleur par une infinité de points matériels placés au-dessous de la surface jusqu’à une certaine