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la terre ; mais la faible lumière que l’épaisseur nous réfléchit suffisait à Herschel en sorte que dans cette phase l’anneau ne disparaissait point pour lui.

Cette observation entièrement nouvelle et très-importante, fut celle des points remarquables de la surface de l’anneau de Saturne ; Herschel en conclut que ce satellite, d’une forme singulière, tourne sur lui-même autour d’un axe perpendiculaire à son plan et il mesura la durée de ce mouvement de rotation qui est d’environ dix heures et demie.

Peu de temps auparavant un grand géomètre s’occupait en France de cette même question et la résolvait par l’analyse mathématique, qui est aussi un instrument très-puissant, et le plus universel de tous.

M. de Laplace démontrait que la rotation de l’anneau de Saturne est une conséquence nécessaire du principe général de la gravitation. Il avait déduit de son analyse cette même durée de dix heures et demie que l’astronome anglais trouva ensuite par l’observation directe. L’histoire des sciences n’offre rien qui soit plus digne de l’attention des philosophes que cet accord admirable des conséquences théoriques avec la perfection des arts.

Les observations d’Herschel sont trop variées et trop nombreuses pour que nous puissions ici en exposer l’objet. La plupart ont été confirmées et ont acquis une entière certitude. Au reste, les instruments dont il s’est servi, et qui ont tant d’avantages remarquables, sont sujets aussi à des difficultés qui en ont restreint l’usage. Ses plus grands télescopes ne doivent pas toujours être considérés comme des instruments de précision et de mesure, mais plutôt comme des instrunients de découverte ; sous ce rapport, ils