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toniens. Il ne cessa d’en étudier les propriétés, d’en varier et d’en étendre l’usage. Instruit par une longue expérience, il parvint à supprimer le miroir plan qui produit une seconde réflexion, et cet heureux changement, proposé depuis longtemps par Lemaire, mais d’une exécution difficile et qui ne convenait d’ailleurs qu’à de grands instruments, doubla pour ainsi dire l’effet optique.

Il reconnut qu’en exerçant l’œil par degrés on le rend beaucoup plus sensible à l’impression d’une faible lumière, et par là il put amplifier les images des objets fort au-delà des limites où les autres observateurs s’étaient arrêtés. Il remarqua deux propriétés différentes que l’on n’avait pas encore distinguées, celle qui consiste à augmenter la dimension apparente des corps, et celle de pénétrer dans la profondeur de l’espace pour y découvrir des objets qui auraient été entièrement imperceptibles ; des exemples multipliés ne laissent aucun doute sur la vérité et l’utilité frappante de cette distinction.

Enfin, il entreprit de porter jusqu’à la dernière limite le pouvoir de ces instruments ; et, considérant moins les conditions propres à faciliter l’usage que celles qui devaient augmenter la force optique, il construisit un télescope d’une dimension extraordinaire. C’est le plus grand instrument de ce genre qui ait encore existé.

Il faut se représenter un tube de fer long de 40 pieds anglais, ayant quatre pieds de diamètre, suspendu au-dessous d’un assemblage de mâts inclinés, et que-plusieurs machines font mouvoir dans tous les sens. Le système entier est mobile autour d’un axe vertical, et décrit une circonférence de 40 pieds de diamètre. Un miroir métallique très-poli pesant