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agréable de les ordonner ; leur objet ne coûte point de larmes et honore l’humanité.

Herschel avait appelé près de lui un de ses frères, très-exercé dans la mécanique théorique et pratique, qui secondait tous ses desseins dirigeait les ateliers où se construisaient les grands instruments, et réalisait presque aussitôt avec une rare sagacité toutes les inventions de son frère. Leur sœur, Miss Caroline, acquit bientôt des connaissances fort étendues dans l’astronomie et les mathématiques. Une amitié vive et constante, le désir de contribuer à la gloire de son frère, et sans doute une disposition d’esprit propre à cette famille extraordinaire, avait procuré à ses études un succès inoui. Elle rédigeait et publiait les observations ; on lui doit la découverte de plusieurs comètes. Elle a partagé toutes les veilles et tous les travaux littéraires de son frère, et assurément aucun astronome n’a jamais eu de coopérateur plus intelligent, plus fidèle et plus attentif.

Dans cette retraite isolée, ornée par les beaux-arts et plus encore par la paix et les vertus domestiques, Herschel, libre de tous soins, entouré d’une épouse chérie et d’une famille consacrée aux sciences, s’abandonnait sans partage aux inspirations de son génie c’est-à-dire à un invincible désir d’étudier la nature et d’interroger les cieux et, pour emprunter les expressions d’un des plus célèbres contemporains, c’est de ce village solitaire que l’univers apprit ce qu’il y avait à connaître de plus singulier dans le ciel et peut être de plus difficile à apercevoir.

L’histoire des inventions optiques et de leurs progrès est trop connue pour qu’il soit convenable de la rappeler ici. Les télescopes d’Herschel sont ceux que l’on a nommés New-