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dessous de celle de la glace. On peut donner quelque idée de sa distance à la terre, en disant que la lumière qui parcourt 70 mille lieues en une seconde, emploie environ deux heures et demie pour arriver de cet astre jusqu’à nous.

Herschel, et avant lui Dominique Cassini et Galilée ont désiré de donner, aux corps célestes qu’ils venaient de découvrir, les noms des princes qui avaient favorisé leurs travaux : plusieurs astronomes ont proposé les noms des premiers observateurs, mais ce n’est ni la reconnaissance ni la justice qui ont dicté les noms des planètes récemment découvertes. Ces noms ont été puisés dans le souvenir confus de fables devenues inintelligibles. La nouvelle planète reçut d’Herschel le nom de Georgium Sidus, elle reçut des astronomes celui d’Herschel, on hésita ensuite entre les noms de Cybèle, Neptune, Uranus : ce dernier a prévalu.

Lorsqu’on eut calculé les mouvement de cette planète, on put marquer les points du ciel qu’elle avait successivement occupés durant le siècle précédent ; on reconnut alors, en consultant les recueils des observations antérieures que Flamsteed Mayer, Lemonier, avaient indiqué en ces mêmes points des étoiles qui ne s’y trouvent plus aujourd’hui. Leurs observations se rapportent évidemment à ce même astre qu’ils n’avaient pas distingué des étoiles fixes,

Les opinions cosmologiques de Kepler, de Lambert et Kant les portaient à supposer une huitième planète entre Jupiter et Mars. La comparaison que l’on avait faite distances de chaque planète à celle de Mercure qui est la plus voisine du soleil suggérait une remarque semblable. La découverte d’Uranus la rendit beaucoup plus sensible et détermina les astronomes à de nouvelles recherches. Il est arrivé