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alors qu’il entreprit de construire des télescopes, et d’en perfectionner l’usage et comme la persévérance des résolutions a toujours été le caractère distinctif de son esprit il y parvint et bientôt il posséda des instruments préférables à tout ce qu’un art aussi difficile et aussi ingénieux avait eru core produit. Ses premières observations astronomiques qui datent de 1776 furent suivies d’une découverte mémorable qui excita au plus haut degré l’attention publique je veux parler de la planète qui a porté pendant plusieurs années le nom d’Herschel.

Les premiers observateurs du ciel ont distingué un petit nombre d’astres qui changent continuellement de situation par rapport aux étoiles fixes et reviennent périodiquement aux mêmes points de la sphère. On a connu, et l’on a comparé entre elles de temps immémorial, les différentes durées de ces révolutions des planètes ; c’est l’origine de la période de sept jours, monument universel de l’astronomie des anciens peuples. Les nations modernes avaient fait des progrès admirables dans la description et l’étude du ciel : Galilée, Huygens, Dominique Cassini avaient observé les premiers des astres secondaires que les planètes entraînent dans leur cours ; mais on ignorait encore, avant la fin du dernier siècle, qu’il existe une planète immense au-delà de l’orbite de Saturne ; cette découverte devait être le fruit des travaux d’Herschel. Il poursuivait avec constance l’entreprise qu’il avait formée d’examiner successivement les diverses régions du ciel et d’y signaler tous les phénomènes remarquables. Le 13 mars 1781 il observait, à Bath, avec un de ses meilleurs télescopes lorsqu’il remarqua dans la constellation des Gémeaux un astre dont la lumière lui pa-