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À l’âge de 19 ans, doué d’une imagination vive et d’un esprit, élevé, il était encore simple musicien dans les régiments des gardes hanovriennes. Son père habile maître de musique, qui subvenait à l’entretien d’une famille hombreuse, avait donné sa profession à cinq de ses fils. Le second, William Herschel quitta en 1757 la ville de Hanovre, sa patrie, et se rendit en Angleterre où les arts lui promettaient un meilleur sort.

Il résida quelques années dans le comté de Durham, ensuite à Halifax, et bientôt après il fut appelé comme directeur de la musique a la chapelle octogone de Bath. Il jouissait alors d’un revenu considérable soit à raison de son titre, soit comme dirigeant aussi les concerts publics et les oratorios.

Ses talents étaient recherchés on aimait son caractère on estimait ses mœurs et dans un pays où les beaux-arts sont appréciés s’il n’eût désiré que les avantages communs de la fortune, tous ses vœux auraient été satisfaits ; mais une force intérieure l’entraînait à de plus hautes destinées il devait un jour étendre le domaine des sciences.

L’étude approfondie de son art le conduisit par degrés à celle de la géométrie ; car il existe des rapports multipliés ; entre les lois de l’harmonie et les théorèmes mathématiques comme l’ont prouvé tant de géomètres illustres, depuis Pythagore et Euclide jusqu’à Descartes Huygens et Euler,

Herschel, introduit par la géométrie à la connaissance de l’astronomie théorique fut saisi d’étonnement et d’admiration, et comme transporté dans un monde nouveau. Il désira vivement contempler ; lui-même ces phénomènes célestes ; dont l’intelligence humaine avait pu découvrir les lois. C’est