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MÉMOIRE SUR LES LOIS

que de l’action réciproque du fluide de la paroi, on ne peut être étonné de voir le même fluide couler avec des vitesses très-différentes dans des tuyaux capillaires de diverses matières : l’eau, par exemple, couler trois ou quatre fois moins vite dans le verre que dans le cuivre.

On ne peut être étonné non plus de voir un fluide tel que l’alcool, dont les molécules sont moins adhérentes entre elles que ne le sont celles de l’eau et celles de l’huile de térébenthine, couler néanmoins plus lentement que ces deux derniers liquides dans des tubes de verre. On en conclura seulement que l’alcool adhère plus fortement au verre que ne le font l’eau et l’huile de térébenthine.

À l’égard des différences que présente l’écoulement d’un même fluide dans un même tube capillaire, sous diverses températures, elles s’expliquent naturellement, en admettant que l’action de la paroi sur le fluide diminue généralement à mesure que la température s’élève. Les expériences montrent d’ailleurs que tous les fluides ne suivent pas à cet égard la même loi. On voit, par exemple, que si l’on fait couler l’eau et une dissolution de nitrate de potasse dans le verre, le premier fluide coule plus lentement quand la température est au-dessous de 250 degrés environ, tandis qu’il coule plus vite quand la température est plus élevée : on conçoit en effet que l’élévation de la température peut déterminer dans certains cas, entre la matière du liquide et celle de la paroi, un commencement d’action chimique qui balance l’effet de la chaleur, et en vertu duquel il se manifeste une adhésion plus grande.

Il paraît, d’après les résultats précédents, que l’écoulement d’un fluide dans un tuyau d’un très-petit diamètre offre un