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considérable ; c’est la plus importante et la première de celles qu’on doit se proposer d’obtenir.


M. Mongez, dont les savantes recherches embrassent des questions très-variées, a lu, dans le cours de cette année, deux Mémoires à l’Académie des sciences.

L’un est relatif à l’art du tissage chez les anciens Perses. L’auteur avait entretenu l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, dont il est membre, d’une interprétation qu’il donne d’un passage remarquable des Guêpes d’Aristophane. Il conclut de ce passage que, dès le cinquième siècle avant l’ère vulgaire, l’Asie fabriquait déjà des tissus recherchés à Athènes et d’un prix très élevé. M. Mongez compare ces étoffes fabriquées à Suze et à Ecbatane, ou plutôt apportées dans ces villes par le commerce, aux tissus de cachemire, et il rappelle à ce sujet la propriété qu’ont les tissus de ce genre de former des plis très-variés, fins et légers, qui ne laissent aucune trace ; il y trouve le caractère des draperies des belles statues grecques du style de Phidias. Ces sculptures diffèrent sous ce rapport de celles de l’école d’Égine, dont les plis très-fins et très-multipliés indiquent l’emploi des toiles de lin où de coton préparées au moyen de quelque enduit.

Le second écrit de M. Mongez est une note relative à certains effets des pénombres. Il s’est proposé d’appeller l’attention des physiciens sur le rapprochement subit des pénombres de deux corps éclairés par le soleil dégagé des nuages. Lorsqu’on diminue insensiblement la distance des deux corps, il se forme, au moment de la superposition des pénombres une figure composée dont les propriétés pourraient être déterminées par le calcul.