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deux extrémités fixes produit encore une économie notable dans la dépense de première construction de tous les ouvrages dont le canal est composé : ces ouvrages consistent en déblais et remblais de terre, et en ouvrages d’art.

M. Girard démontre, d’abord, que la dépense des terrassements diminue toujours plus rapidement que la chute des écluses ne décroît. Quant à celles-ci il distingue les diverses parties de cet ingénieux appareil, et réglant leurs dimensions d’après l’objet spécial qu’elles sont destinées à remplir, il recherche qu’elle doit être sur un canal donné la chute commune de chacune de ses écluses, pour que la dépense de leur construction devienne la moindre possible. Les résultats de cet examen prouvent généralement que pour remplir cette condition, la chute ne doit jamais être supérieure au tirant d’eau des plus grands bateaux qui naviguent sur le canal, soit que l’on construise les écluses dont il s’agit en maçonnerie soit qu’on les construise en charpente. Après avoir été conduit à cette conclusion remarquable, M. Girard fait voir que si l’on se bornera considérer les murs de revêtement d’une écluse, l’équation qui exprimera le rapport de sa chute à la dépense de sa construction, sera celle d’une hyperbole rapportée à l’un de ses grands diamètres, de sorte qu’en-deçà et au-delà de la chute qui correspond au minimum de dépense il y a des chutes inégales, de dépense équivalente.

Il résulte des recherches théoriques, qui sont l’objet de ce mémoire, que la réduction de chute des écluses, loin d’augmenter la dépense de leur établissement, peut dans beaucoup de circonstances contribuer à diminuer cette dépense, en même temps qu’elle opère, sur le volume d’eau nécessaire à l’entretien de la navigation, une économie plus ou moins