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égale et dirigée en sens contraire suivant une même droite, ce qui entraîne la même condition relativement à l’action et à la réaction de deux systèmes de points invariablement liés, on n’a à choisir qu’entre ces deux hypothèses. Et comme l’expérience de M. Faraday, sur la rotation d’une portion de fil conducteur autour d’un aimant, est, ainsi que je l’expliquerai tout-à-l’heure en contradiction manifeste avec la première, il ne devait plus y avoir de difficulté à regarder, avec moi, comme seule admissible celle où l’on fait passer, par le milieu de l’élément, la droite suivant laquelle sont dirigées les deux forces. Mais plusieurs physiciens imaginèrent alors de supposer que, dans l’action mutuelle d’un élément (fig. 39) de fil conducteur et d’une molécule magnétique l’action et la réaction, quoique égales et dirigées en sens contraire, ne l’étaient pas suivant une même droite, mais suivant deux droites parallèles, en sorte que la molécule agissant sur l’élément tendrait à le mouvoir suivant la droite menée par le milieu de l’élément perpendiculairement au plan et que l’action qu’exercerait réciproquement cet élément sur la molécule tendrait à la porter, avec une force égale, dans la direction parallèle à

Il résulterait de cette singulière hypothèse, si elle était vraie, qu’il serait mathématiquement impossible de ramener jamais les phénomènes produits par l’action mutuelle d’un fil conducteur et d’un aimant à des forces agissant, comme toutes celles dont on a reconnu jusqu’à présent l’existence dans la nature, de manière que l’action et la réaction soient égalès et opposées dans la direction des droites qui joignent deux à deux les points entre lesquels elles s’exercent ; car,