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quence nécessaire de la découverte de ce célèbre physicien, puisqu’un barreau de fer doux agit aussi sur une air guille ; aimantée, et qu’il n’y a cependant aucune action mutuelle entre deux barreaux de fer doux. Tant qu’on ne connaissait ique le fait de la déviation de l’aiguille aimantée par le fil conducteur, ne pouvait-on pas supposer que le courant électrique communiquait seulement à ce fil la propriété d’être influencé par l’aiguille d’une manière analogue à celle dont l’est le fer doux par cette même aiguille, ce qui suffisait pour qu’il agît sur elle, sans que pour cela il dût en résulter aucune action ; entre deux fils conducteurs lorsqu’ils se trouveraient hors de l’influence de tout corps aimanté ? L’expérience pouvait seule décider la question : je la fis au mois de septembre 1820, et l’action mutuelle des conducteurs voltaïques fut démontrée.

À l’égard de l’acction de notre globe sur un fil conducteur, l’analogie entre la terre et un aimant suffisait sans doute pour rendre cette action extrêmement probable, et je ne vois pas trop pourquoi plusieurs des plus habiles physiciens de l’Europe pensaient qu’elle n’existait pas ; non-seulement comme M. Erman, avant que j’eusse fait l’expérience qui la constatait[1], mais après que cette expérience eut été communiquée à l’Académie des Sciences, dans sa séance du 30 octobre 1820, et répétée plusieurs fois, dans le courant de novembre de la même année, en présence de plusieurs de

  1. Dans un Mémoire très-remarquable imprimé en 1820, ce, célèbre physicien dit que le fil conducteur aura, cet avantage sur l’aiguille aimantée dont on se sert pour des expériences délicates, que le mouvement qu’il prendra dans ces expériences ne sera point influencé par l’action de la terre.