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tuelle de deux particules matérielles traversées par le courant électrique, lorsqu’on suppose cette action transmise par le fluide éminemment élastique qui remplit l’espace, et dont les vibrations constituent la lumière[1], il faut admettre que ce fluide n’a aucune inertie appréciable comme l’air à l’égard dia boulet et du canon mais c’est ce dont on ne peut douter puisqu’il n’oppose aucune résistance au mouvement des planètes. Le phénomène de la rotation du moulinet électrique avait porté plusieurs physiciens à admettre une inertie appréciable dans les deux fluides électriques, et par conséquent dans celui qui résulte de leur combinaison mais cette supposition est en opposition avec tout ce que nous savons d’ailleurs de ces fluides, et avec le fait que les mouvements planétaires n’éprouvent aucune résistance de la part de l’éther il n’y a plus d’ailleurs aucun motif de l’admettre, depuis que j’ai montré que la rotation du moulinet électrique est due à une répulsion électro-dynamique produite entre la pointe du moulinet et les particules de l’air ambiant, par le courant électrique qui s’échappe de cette pointe[2].

Lorsque M. Œrsted eut découvert l’action que le fil conducteur exerce sur un aimant, on devait, à la vérité, être porté à soupçonner qu’il pouvait y avoir une action mutuelle entre deux fils conducteurs ; mais ce n’était point une consé-

  1. Ce fluide ne peut être que celui qui résulte de la combinaison des deux électricités. Afin d’éviter de répéter toujours la même phrase pour-le désigner, je crois qu’on doit employer comme Euler, lenom d’éther, en entendant toujours par ce mot le fluide ainsi défini.
  2. Voyez la note que je lus à l’Académie le 24 juin 1822, et qui est insérée dan les Annales de chimie, tom. xx, pag, 419–421, et dans mon Recueil d’observations électro-dynamiques, pag. 316–318.