Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/369

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’impossibilité de soumettre directement à l’expérience des portions infiniment petites du circuit voltaïque, oblige nécessairement à partir d’observations faites sur des fils conducteurs de grandeur finie, et il faut satisfaire à ces deux conditions, que les observations soient susceptibles d’une grande précision, et qu’elles soient propres à déterminer la valeur de l’action mutuelle de deux portions infiniment petites de ces fils. C’est ce qu’on peut obtenir de deux manières : l’une consiste à mesurer d’abord avec la plus grande exactitude des valeurs de l’action mutuelle de deux portions d’une grandeur finie, en les plaçant successivement, l’une par rapport à l’autre, à différentes distances et dans différentes positions, car il est évident qu’ici l’action ne dépend pas seulement de la distance ; il faut ensuite faire une hypothèse sur la valeur de l’action mutuelle de deux portions infiniment petites en conclure celle de l’action qui doit en résulter pour les conducteurs de grandeur finie sur lesquels on a opéré, et modifier l’hypothèse jusqu’à ce que les résultats du calcul s’accordent avec ceux de l’observation. C’est ce procédé que je m’étais d’abord proposé de suivre, comme je l’ai expliqué en détail dans un Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 9 octobre 1820[1] ; et quoiqu’il ne nous conduise à la vérité que par la voie indirecte des hypothèses, il n’en est pas moins précieux puisqu’il est souvent le seul qui puisse être employé dans les recherches de ce genre. Un des membres de cette Académie, dont les travaux ont embrassé toutes les parties de la physique, l’a parfaite-

  1. Ce Mémoire n’a pas été publié à part, mais les principaux résultats en ont été insérés dans celui que j’ai publié en 1820, dans le tome XV des Annales de chimie et de physique.