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la plante de ces régions hyperborées, comparée à la nôtre, est du double plus grande et plus forte.
Je n’ai pas la même confiance dans les divers synonymes que les auteurs ont adoptés, et, par exemple, si la figure d’Allioni est fidèle, on serait fondé à présumer qu’elle appartient à une autre espèce.
124. Saxifraga groenlandica. – Dec. fl. fr.4, p. 376. – Lapeyr. fl. pyr. p. 39, t. 19. – An Gunn. norv. no 689, tab. 7, fig. 1 ?
S. cœspitosa. Retz. prod. scand., p. 103. – Willd. sp. 2, pars. 1, p. 656. (Stirps Gunn.). Poir. dict. vi, p. 697. Promiscuè.
Sommet supérieur, en plein nord, formant des gazons denses sur les gradins du rocher. Entièrement défleurie le 14 septembre 1792, défleurissant le 11 septembre 1810 ; en pleines fleur, 26 août.1795, 16 août 1796, 28 juillet et 9 août 1797, 11 août 1799 ; 8, 15 et 30 août 1809.
Elle était de même en fleur au sommet de Néouvielle, le 20 et le 26 août 1795, et le 25 juillet 1800 ; à la brèche de Roland, le 9 août 1797 ; au sommet du Mont-Perdu, le 10 août 1802.
Espèce nettement tranchée et parfaitement distincte, au milieu de ce groupe de petites saxifrages où il est si difficile de marquer la limite des espèces. L’excellente description de Decandolle me dispense de la décrire. J’ajouterai seulement que l’extrémité des pétales tend constamment à se fléchir en dessous ; et que cette observation ne paraisse pas minutieuse : je me suis convaincu que dans le genre des saxifrages, la figure des pétales, leur proportion relative et leur disposition, la couleur, la rayure, la moucheture même, s’élevaient au premier rang des caractères spécifiques. Le manque de détails à cet égard motive seul le doute que j’exprime en citant la Flore de Norwège. L’auteur nous dit bien que la fleur est blanche et que ses pétales sont marqués de trois raies purpurines ; mais il ne dit rien de leur courbure, et il ajoute que la fleur jaunit en se flétrissant, circonstance que je n’ai point observée dans notre espèce vivante, et qui demeure ambiguë dans mes échantillons desséchés. Je ne verrais d’ailleurs aucune raison de mettre l’identité en question, La plante de