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Autour de la cabane de Reboul, 16 septembre 1793.
Feuilles très-nerveuses, fortement ciliées, resserrées en pétiole vers leur base. Pétales du double au moins plus longs que le calice.
114. Arenaria verna. Willd. Sp. 2, pars 1, p. 724. - Dec. ft. fr. 5, p. 788. Smith. br. 2.481.
A. saxatilis. Pennant. tour in Wales 1,p. 19, t. 2. – Vaill. bot. par. t. 2, f. 3. Optima.
Entre les deux sommets, sur le tranchant de la crête, 15 septembre 1805.
Feuilles striées, un peu ciliées, presque obtuses, Pédoncules pubescents, feuilles du calice ovales, très-aiguës et même un peu mucronées. Pétales obtus, excédant de beaucoup le calice.
115. Silene acaulis. Willd. sp. 2, pars , p. 709. - Smith. brit. 2, p. 472. – Dec. fl. fr. 5, p. 749. – Dec. fl. fr. 5, p. 749. - Flor. dan. 1, tab. 21. - Allion. ped. t. 29, f. 1.2.
Sommet supérieur, 16 septembre 1793, 26 août 1795{,}8 et 15 août 1809, etc. Totalement défleuri, le 11 septembre 1810.
On ne connaît pas cette jolie plante, on n’en a nulle idée, si on ne l’a vue à ces hauteurs. Ses gazons épais, régulièrement convexes nettement circonscrits, où une feuille ne dépasse pas l’autre, sont d’une telle densité qu’aucune autre plante ne peut les traverser, et d’un vert qu’on dirait rehaussé par une couche de vernis. Une multitude de fleurs couvre ces élégants coussinets, presque sessiles, toutes de niveau et d’un rouge cramoisi qui lutte d’éclat avec la vive couleur de leurs gazons. À mesure que l’on descend, cet éclat diminue, les fleurs pâlissent, les gazons sont ternis, s’affaissent, se divisent et jettent çà et là des rameaux vagues. Ce n’est pas spontanément, au reste, que cette espèce vraiment alpine franchit certaines limites et va se montrer défigurée dans les lieux où elle est étrangère. Ce sont les lavanges, ce sont les torrents qui l’arrachent à sa patrie, et qui en entraînent des touffes entières avec le sol où elles étaient enracinées.