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polaires, sous le double rapport de leur climat et de leurs productions. Appliquées aux conditions imposées à l’existence des végétaux, elles indiquent comment et en quoi ces conditions diffèrent. Appliquées à l’impression que font ces différences de condition sur les formes végétales, elles portent à rechercher quels sont les degrés de leur importance, et l’ordre dans lequel leur action s’exerce sur ces formes.

Jetons un coup d’œil sur les deux régions.

Notre climat a pour caractère dominant, l’inconstance des vicissitudes et l’extrême mobilité des phénomènes. Cette instabilité marche à la suite des subdivisions de notre année, coupée en courtes périodes par la succession des saisons, des mois et des jours, tels que nôtre position géographique nous les mesure. Sur nos sommets, l’influence d’une pareille cause ne se démentira pas plus que la cause elle-même. Les modifications atmosphériques, dépendantes de l’élévation, s’ajoutent à celles qui dépendent de la latitude, et l’instabilité des variations s’augmente de tous les accidents dont la haute région est le théâtre.

Rien de semblable dans les contrées polaires que j’ai prises pour exemple. L’élément de l’élévation y manque. Nulle différence de niveau assez considérable pour diminuer le poids de l’atmosphère à ce point où les effets de la raréfaction de l’air deviendraient sensibles. D’autres vents dominent ; ils se meuvent sur un seul et même plan. Une autre distribution du temps, une autre coupe des saisons, des jours et des nuits, tout concourt à modérer la célérité du mouvement ; tout se réunit pour donner aux phénomènes un caractère qui nous est étranger, une continuité qui nous est inconnue.

Cependant, malgré ces dissemblances fondamentales, et