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sujet fort vaste : je n’avais à l’envisager que relativement à un lieu et, sous un seul de ses aspects. Tout se rapporte au même point de vue. Les observations qui constatent le poids et la température de l’air ou concernent les divers phénomènes que j’ai décrits, ont donc reçu une application limitée à mon objet : savoir, de caractériser celles des modifications de l’atmosphère qui intéressent particulièrement la végétation, durant la seule saison de l’année à laquelle il lui soit donné de prendre une part active.

Mais la nature même de cette application dirigeait nécessairement nos regards vers les causes productrices des modifications principales, et l’examen de ces causes nous a aidés à démêler quelques-uns des éléments très-complexes, dont le climat des hautes cimes se compose. Nous avons vu l’élévation agir sur l’organisme, non-seulement par l’abaissement de la température, mais aussi par la raréfaction de l’air et ses conséquences prochaines ; nous avons vu cette même élévation aller au-devant du courant supérieur de l’atmosphère, la situation des montagnes décider de certains accidents météorologiques, et leur pente de la direction des vents ; actions puissantes, infiniment variées, et pourtant subordonnées toujours au climat, dont l’empire s’étend de la base des montagnes jusqu’à leur sommet, et donne naissance, en se combinant avec leur climat particulier, à un ordre de phénomènes qu’aucune latitude ne peut représenter sans le concours de l’élévation, comme aucune élévation ne les représenterait sous l’influence d’une autre latitude.

Ces considérations réduisent à des termes plus précis les comparaisons essayées entre les régions alpines et les régions