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1 1 4 ÉTAT DE LA VÉGÉTATION

crêtes du Marboré. Dans la lutte des deux courants, chacune de ces deux barrières signale sa résistance par quelque phénomène digne d’attention.

Les nuages formés dans le bassin de la Méditerranée ou sur le sol de l’Espagne viennent-ils à atteindre lès Pyrénées ? on les voit, durant plusieurs jours, attachés aux cimes méridionales, s’y amonceler de plus en plus, et ne pouvoir les franchir. Transportons-nous sur la barrière où iris demeurent arrêtés le soleil nous accompagne jusqu’au tranchant de la crête ; là, nous trouvons l’orage battant avec furie le revers des montagnes. La crête est exactement la ligne de partage ; et la masse de nuages s’élevant au-dessus à perte de vue, est invariablement maintenue sur le prolongement vertical de cette limite, par la direction=ascendante que prend le vent impétueux qui heurte les pentes. Mais peu à peu l’amas s’accroît, et le moment de la surcharge arrive. On croirait que ces nuages vont s’écouler par le haut, car il n’y a là aucun obstacle visible point du tout c’est par le bas qu’ils se mettront en marche ; ils s’emparent d’abord de tous les défilés, de tous les créneaux de la, crête, parce que l’étranglement y redouble la vitesse du vent, et franchissent le détroit- par pelotons, saluant à la fois d’une double détonation les deux parois de la brèche qui leur a livré passage. La barrière une fois forcée l’intervalle de sept à huit lieues qui sépare le Marboré de la chaîne septentrionale r est bientôt envahi. Celle-ci n’oppose qu’une faible résistance le Pic du Midi est foudroyé en passant, et l’orage s’étend sur la plaine. M. Balitoro a publié, il y a vingt-cinq ans, des observations desquelles il résulterait que la foudre ne frappe jamais la partie nord et nord-est. des édifices. Le Pic du Midi ferait