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AU SOMMET DU PIC DU MIDI. I 13

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d’une foule d’actions et de réactions nées du contact de la terre, fléchi enfin ou entraîné par les vents qu’engendrent sur divers points du globe la raréfaction ou la condensation des atmosphères locales.’

Cependant, et malgré ces déviations et ces mélanges, rien de plus évident que l’existence et la superposition des deux courants principaux. Y a-t-il des nuages ? chacun a les siens, les forme les porte, les entraîne à sa manière. Ceux du courant septentrional rasent la terre, ou demeurent suspendus à des hauteurs médiocres. Nous les voyons, du Pic occuper une zone. ordinairement comprise entre mille et deux mille mètres au-dessus du niveau de la plaine. Les nuages du courant méridional, au contraire, se soutiennentà une élévation qui excède habituellement celle de nos cimes, et planent souvent à quatre ou cinq mille mètres au-dessus. Envisagées de la plaine, les distances disparaissent les deux couches de nuages se confondent ; et à moins que l’opposition de leur marche n’averti’sse l’œil de l’observateur, on ne distingue plus entre eux ceux de diverse origine, si ce n’est à cette physionomie qu’ils tiennent de la région où ils ont pris naissance et dont le caractère est aussi aisé à reconnaître que difficile à décrire. Sur nos sommets tout se débrouille et reprend sa place ; les deux couches se séparent nous sommes au point de partage, témoins des accidents qui signalent leur rencontre, et placés précisément sur l’un des obstacles dont l’interposition donne à ces accidents une forme particulière.

Deux barrières, en effet, s’opposent ici au libre passage des vents. Du côté du nord, c’est le. Pic du Midi et le chaînon ` qu’il domine ; au sud, c’est le Mont-Perdu et les longues