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Dans ces observations, la première chose que je ferai remarquer, est la prédominance des vents méridionaux. Ils soufflent habituellement à la cime du Pic, tandis que des vents différents et souvent opposés règnent sur la plaine. À ces hauteurs, nous approchons de la région où s’est élevé l’air échauffé entre l’équateur et nous, formant une couche qui s’écoule vers les contrées polaires et va en s’abaissant à mesure qu’elle perd de sa température. Mais nous sommes encore au-dessous et dans une région intermédiaire, livrée aux combats de vents d’origine diverse. Ceux-ci atteignent, contrarient, fléchissent les couches inférieures du courant méridional, et cependant réussissent rarement à en suspendre la marche ; mais ils l’égarent : le courant cède en se détournant, revient sans cesse et plonge sur nous, tantôt comme un hâle doux et tiède qui descend peu à peu des hauteurs de l’atmosphère sur nos sommets, et des sommets sur les vallées ; tantôt en impétueuses rafales que l’on entend bruire dans les airs long-temps avant qu’elles ne fondent sur les plaines. Une fois établi, le vent souffle ordinairement du sud-ouest, plus rarement du sud-est, souvent des points intermédiaires, toujours dans une direction différente de celle où nous frapperaient les couches supérieures du même courant, abandonnées à leur mouvement propre, combiné avec la rotation de la terre ; mais toujours le même, quel que soit le point d’où il nous arrive, la diversité des directions n’apporte aucun changement aux propriétés physiques qui le caractérisent.

L’air refroidi dans les contrées septentrionales, nous revient au contraire par le bas, à travers les obstacles multipliés que la configuration des terrains lui oppose, modifié par l’effet